Origine du Maine Coon

Je m’appelle Zilant Shadow Yakutyanochka, Sierra pour les intimes, Maine Coon brown tortie blotched tabby de mon état. Si vous voulez savoir à quoi je ressemble, je mettrai une petite photo de moi en fin d’article 😉

Aujourd’hui, je viens vous raconter l’histoire passionnante de ma race. A savoir qu’il ne faut pas écrire Main Coon mais Maine Coon. Vous allez comprendre pourquoi… Tout commença avec l’arrivée des 1ers colons britanniques.

Le navire le Mayflower, truffé de chats avides de nouvelles aventures, jeta l’ancre sur les côtes du Massachusetts. Le troupeau débarqua et une partie fila un peu plus au nord vers l’état du Maine.

Ce qu’ils ignoraient, c’est qu’il y faisait très très froid. Et oui, c’est que le Maine est à l’extrême nord de l’Amérique et qu’il partage sa frontière avec le Québec !

Mais nous les chats, nous avons plus d’un tour dans notre sac. Alors tous ces chats frigorifiés se transformèrent tel un Hulk qu’on a mis en colère.  Ils se mirent à grandir, leurs poils poussèrent, leur mâchoire se renforça et leur musculature se développa : le Maine Coon était né…Très vite, nous devînmes populaires là-bas.

Maine coon

Malheureusement, aux États-Unis comme en Europe, des chats venus d’on ne sait où comme les persans nous firent de l’ombre au début du 20ème siècle. Voyez-vous, la mode était à l’exotique. Pfffft ! Ces humains n’y connaissent rien ! Mais ouf, cette lubie leur a passé.

Car en France et ailleurs, depuis 2010, nous avons connu une progression fulgurante. En 2020, nous représentions plus de 37% des demandes de pedigree au LOOF. Ce qui nous a propulsé tout en haut du podium des races préférées des français, et de loin. Et ces fameux persans si populaires ? Ha ha ! moins de 5% !

Bon alors, plus sérieusement. Comment sommes-nous devenus si beaux ? Et pourquoi tout le monde nous aime tant ? Il y a des raisons à tout cela. Avec les avancées de la science, nous en savons désormais beaucoup plus sur nos origines génétiques. Et je vais tout vous expliquer.

A quoi ressemble un maine coon

Pour tous ceux qui ne nous connaissent pas encore très bien (hein, mais comment est-ce possible ???), une mise au point s’impose sur nos caractéristiques principales :

  • Grande taille et solide corpulence
  • Poils longs (en fait, nous sommes classés mi-longs en Europe. On y reviendra)
  • Queue trèèèèès touffue
  • Plumets au-dessus des oreilles (lynx tips)
  • Museau carré
  • Grosses pattes (réellement !) avec plein de touffes de poils entre les coussinets
  • Grande collerette de poils longs du cou jusqu’au plastron
  • Il parait que nous avons souvent des airs de chat méchant (je ne vois pas du tout pourquoi !)

     

Voilà pour l’essentiel. Mais revenons un peu plus en détail sur nos particularités les plus spéciales.

 

Maine coon

un chat géant

Saviez-vous que nous sommes les plus grands chats de race au monde ? (si on exclut le Savannah qui n’est pas une race LOOF)

Un mâle adulte peut peser jusqu’à 10 kg. 

Mais attention, notre but n’est pas d’être le plus grand possible. Et dans les élevages, faire des mariages pour battre des records ne serait pas une bonne idée pour notre santé.

Une femelle adulte avoisinera plutôt les 6 ou 7 kg.

Et attention, notre croissance est plus lente que celle des autres chats. Il nous faut attendre au moins l’âge de 2 ans pour atteindre la taille adulte. Donc, patience…

Des oreilles de lynx

Je sais que vous les humains, c’est un des trucs que vous adorez chez nous, ces petits plumets au bout de nos oreilles. Faut dire qu’ils nous donnent un petit air sauvage, Rrrraou ! Chez les Maine Coons, on les appelle des Lynx Tips. Dans la nature, nous ne sommes pas nombreux en avoir.

Une queue touffue de raton laveur à l’origine de notre nom

Bon, on va commencer par une petite mise au point,

Non, nous ne sommes pas le résultat du mariage d’un chat et d’un raton laveur (raccoon en anglais) comme on l’a beaucoup entendu… Qu’on se le dise !

Par contre, il parait que notre queue ressemble à la leur. Qu’en pensez-vous ?

 En fait, quand les colons sont arrivés sur le territoire américain, ils ont pris les ratons laveurs pour une sorte de chat sauvage local. Les colons français du Canada l’avaient même baptisé « Chat sauvage » (bon ok, c’était au 16ème siècle…)

Du coup, ils ont cru qu’il y avait eu des croisements entre nous et ces fameux ratons-chats.

Depuis, il est tout à fait certain qu’un tel mariage est génétiquement impossible. Notre superbe queue a une autre origine…

Mais l’idée est restée et on nous a appelés Coon Cats autant que Maine Cats puisque mes ancêtres ont bien été observés à l’origine dans l’état du Maine. Les 2 appellations ont fusionné et notre nom définitif est devenu Maine Coon.

La forme de notre tête

Un beau Maine Coon (comme moi ahahah) doit avoir une museau fort et carré. On lui donne le nom de « boite ». C’est ce qui nous donne parfois l’air un peu méchant ou de mauvais poil ! Mais ce n’est qu’une apparence car nous sommes de grands gentils à l’intérieur…

Des touffes aux pattes

Voici une autre particularité qui n’est pas ma préférée mais qui vous amuse beaucoup les humains. Pour exemple, cette puce. Elle est particulièrement touffue. Mais au niveau des pattes, c’est une véritable explosion de poils ! On n’en voit même plus le contour.

Donc, non seulement nous avons des grosses pattes, mais en plus, elles sont pleines de poils, y compris entre les coussinets. D’ailleurs, pour les Maine Coons qui vont en exposition féline, sachez que cette particularité est obligatoire.

Avouez que tous ces petits trucs spéciaux nous rendent uniques et irrésistibles !

Mais pourquoi sommes-nous si beaux ? Ce que nous dit la génétique

Pour commencer, et ce n’est pas un détail, le chat Maine Coon est issu de croisements totalement naturels. Car beaucoup d’autres races de chat ont été obtenues avec l’intervention humaine en provoquant des mariages choisis.

Prenons l’exemple des chats « nus », autrement dit, (presque) sans poils (Sphynx, Donskoy, Peterbald). Ils sont apparus par hasard dans quelques portées.  Une mutation génétique spontanée en est à l’origine. On en a sélectionné pour la reproduction afin de conserver cette mutation et développer la nouvelle caractéristique. C’est ce qu’on appelle l’élevage sélectif. Sans cela, on peut penser que les chats nus ne seraient jamais devenus des races à part entière.

L’intervention humaine peut aller jusqu’à pratiquer une hybridation artificielle entre 2 espèces, comme pour le Bengal (chat léopard d’Asie x chat domestique) ou le Savannah (Serval x Bengal).

Pour les Maine Coons, aucune volonté humaine n’est à l’origine de notre race. Par contre, elle est quand même liée à votre histoire (souvenez-vous, j’ai débuté mon récit en parlant du Mayflower)…

De folles théories très séduisantes

Sans doute à cause de notre look si original et sauvage, beaucoup d’hypothèses ont été proposées. Ah ! On aimerait bien que certaines soient vraies ! Je vais vous en présenter deux d’entre elles:

 

  • L’hypothèse du Lynx roux (Bobcat pour les américains)

Plumets sur les oreilles, grosses pattes avec poils entre les coussinets, belle collerette de poils (chez le Lynx, ça s’appelle des favoris), le Bobcat, en tant que membre de la famille des lynx, possède pas mal de caractéristiques qu’on retrouve chez nous. C’est le plus petit des Lynx. D’ailleurs, les québecois l’appellent « Chat sauvage » pour ne pas le confondre avec le lynx du Canada.

Comme il est tentant de penser que nous, les Maine Coons, aurions du sang « Lynx » dans nos veines ! Ajoutez à cela quelques témoins « dignes de foi » qui jurent avoir vu des accouplements entre lynx roux et chats domestiques. Mélangez bien et vous obtenez une hypothèse qu’on entend encore fréquemment de nos jours…

Mais au risque d’en décevoir certains, la génétique a parlé. Tout comme avec les ratons laveurs, les chats ne peuvent pas se reproduire avec les Lynx Roux.

 

  • L’hypothèse viking

L’idée, ici, est de dire que ce n’est pas un hasard si les chats Maine Coons et ceux des Forêts Norvégiennes (Norsk Skogkatt) se ressemblent.

Du coup, cela signifierait que les vikings et leurs bateaux pleins de chats s’en seraient sérieusement mêlés. Et à vrai dire, cette hypothèse n’est pas si farfelue car il est aujourd’hui prouvé que les vikings ont atteint le continent américain bien avant Christophe Colomb.

Mais encore une fois, c’est la génétique qui vient casser le mythe : les Maine Coons sont plus proches des chats d’Angleterre (par exemple) que des chats Norvégiens de Scandinavie !

La vérité vraie

Je vais commencer par nuancer ce titre un peu racoleur. Ce qui va être dit ici est, à ce jour, l’hypothèse la plus hautement probable avec les connaissances scientifiques actuelles. Elle n’en est pas moins passionnante pour autant.

Nous sommes donc le fruit d’une sélection naturelle.

Et surprise, génétiquement, nous sommes essentiellement… des chats européens, y compris ceux à poils longs et avec queue touffue. Chats qui ont bien traversé l’Atlantique à bord des bateaux lors des colonisations et des échanges commerciaux jusqu’au continent américain.

Puis, en approchant du glacial État du Maine, nous nous sommes adaptés. Seuls les plus robustes d’entre nous ont survécu. Car dans les climats froids, les gros animaux survivent mieux (en biologie, cela s’appelle la règle de Bergmann). Ce qui explique notre taille et notre corpulence. Les poils sous nos pattes nous ont permis de marcher dans la neige. Nos lynx tips améliorent notre ouïe pour la chasse. Notre grande collerette autour du cou nous permet d’avoir chaud. Notre queue touffue est bien pratique pour nicher son museau et dormir à l’abri du froid.

Et si nous avons tous ces points communs avec les Lynx ou les chats Norvégiens, c’est que nous avons évolué de manière similaire pour résister aux conditions environnementales. C’est ce qu’on appelle l’évolution convergente.

L’homme n’a donc pas créé notre race. Mais il y a contribué par ses voyages à travers le monde : il a déplacé des populations de chats vers d’autres climats. Et ces chats se sont adaptés.

La multitude de nos ancêtres européens explique d’ailleurs que nous ayons quasiment toutes les couleurs de robe possibles !

Passionnant, non ?

De l’Amérique jusqu’à l’Europe

Depuis son apparition, le Maine Coon est le chat national des États-Unis. Il faut dire que c’est leur seul chat de race à poils longs ! A noter :

En France, le Maine Coon est classé chat de race à poils mi-longs. En fait, il possède des poils de différentes longueurs sur l’ensemble du corps. Donc oui, il a des poils longs, mais pas de manière uniforme. Ce qui lui donne un look global très différent du Persan.

Excellent chasseur, on le retrouve fréquemment dans les fermes américaines. Et on n’hésite pas à le montrer lors des foires agricoles dès le milieu du 19ème siècle, bien avant l’essor des expositions félines.

Sa 1ère inscription dans un livre de race date de 1908. Mais tout comme en Europe, il souffre de l’engouement pour les chats Persans.

Heureusement, les éleveurs de l’état du Maine veulent défendre leurs chats et ils créent en 1953 le CMCC (Central Maine Cat Club). Ils contribuent ainsi au retour de son succès aux États-Unis puis au Canada.

Arrivée en Europe

On aurait presque pu parler de retour puisque nous descendons génétiquement de chats Européens ! Mais c’est bien la nouvelle race américaine qui va faire une entrée fracassante par chez nous. Et c’est l’Allemagne qui s’intéresse la 1ère à ce magnifique chat si particulier.

La France suit de peu en faisant venir d’Allemagne en 1981 ses tout premiers Maine Coons : un mâle noir et blanc, une femelle silver tabby et une autre brown tabby. A noter que ces 3 reproducteurs proviennent de lignées directement originaire des USA.

D’ailleurs, il reste important aujourd’hui d’encourager l’importation directe des USA pour éviter les problèmes de consanguinité.

Le 1er club de race Maine Coon français est créé en 1987. A partir de là, notre popularité commence à grandir. En 2010, en 2ème position, nous talonnons les Persans dans le classement des races. En 2011, ça y est, nous sommes officiellement la race préférée des français ! Depuis, on assiste à un véritable emballement pour les chats de ma race.

Mais moi, cela ne m’étonne pas du tout…nous sommes tellement beaux ! Et puis, on n’en a pas beaucoup parlé, mais nous avons aussi un tempérament exceptionnel. Voici quelques unes de nos qualités unanimement reconnus.

Nous sommes :

  • Doux et sereins
  • Intelligents et très curieux
  • Très sociables

Et même si nous sommes taillés à l’origine pour vivre dans des conditions climatiques difficiles, nous sommes parfaits pour la vie en intérieur. Il faut dire que nous adorons la compagnie des humains et nous avons besoin de votre présence.

Par contre, depuis que nous avons quitté les conditions rigoureuses de l’État du Maine, nous sommes, pour la plupart, élevés dans des cocons familiaux d’humains. Et notre curiosité au-dessus de la moyenne nous rend bien peu prudents en extérieur. Du coup, nous faisons de bien mauvais candidats pour vagabonder dans vos rues.

Alors, gardez-nous en sécurité mais faites nous jouer un max car nous adorons cela !

Croquettes et pâtée pour chat Maine Coon

Côté alimentation, le Maine Coon a besoin de croquettes ou de pâtée de qualité. Évitez à tout prix les rayons du supermarché : malgré les belles photos sur les emballages, la proportion de protéines est beaucoup trop basse (moins de 10%). Pire, le peu qu’il y a provient des sous-produits animaux (bec, carcasse, plume…) à faible apport nutritionnel. Ce type d’alimentation (croquette et pâtée) ne convient à aucun chat. Dans le cas du Maine Coon, c’est encore pire. Son grand gabarit impose d’avoir une alimentation de qualité supérieure, riche en protéine. Sans compter qu’il serait bien dommage que son poil soit tout terne !

Arbre à chat spécial Maine Coon

C’est vrai, les Maine Coons adorent jouer et avoir des postes d’observation en hauteur, comme tous les chats. Oui mais, quand on a un chat de 7 ou 8 kg, impossible de lui proposer un arbre à chat traditionnel. Avec ses patounes géantes, il va user les cordages des poteaux en 3 semaines. Et puis, il lui faut des plateaux ou nacelles de grande taille pour pouvoir s’étaler à son aise. Mais surtout, il faut un arbre solide et hyper stable, qui ne menace pas de tomber à chaque fois que votre tendre chat géant se met à chahuter dessus.

Heureusement, il existe des arbres à chat spécial Maine Coon (et grands chats) : Poteaux plus larges et plus résistants, larges plateaux et excellente stabilité.

Epilogue

Voilà, j’espère que cet article vous a plu !

Je vous ai dit que j’étais un très beau Maine Coon. Mais la moindre des choses, c’est de vous laisser juger par vous-même !

Et si l’histoire de ma race que je vous ai racontée vous a plu, n’hésitez pas à me le dire 

Vous pouvez aussi me rejoindre en contactant Anne et Franck, mes humain de compagnie

A bientôt !

Sierra et sa tribu !!!

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